Cathédrale Saint-Aubain


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Patron du Diocèse de Namur
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Patron du Chapitre cathédral
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Patron de la Cathédrale
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La photo ci-dessus, qui représente la Cathédrale et la Place Saint-Aubain à Namur,
est la propriété de Daniel Meynen.  Elle a été réalisée à l'aide de autostitch et gimp.



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Les chanoines de la cathédrale Saint Aubain prient pour vous, pour l'église de Namur, et pour toute l'Église universelle !
Venez participer à cette prière - tous les mercredis matin et les dimanches soir !
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Homélie pour la fête de Saint Aubain, 21 juin 2005

prononcée devant le Chapitre cathédral

par le Chanoine Daniel Meynen



Nous fêtons aujourd'hui Saint Aubain, patron de la cathédrale et du chapitre, ainsi que de tout le diocèse.


Il est difficile, sinon impossible, de retracer la vie d'un homme ou d'une femme, quels qu'ils soient, sans faire référence à ceux ou celles qui les ont vu vivre, ou qui ont vu vivre ceux qui les ont vu vivre ... Dans les pires cas, on pourrait croire ici à un jeu : celui du téléphone arabe, jeu dans lequel ce qui est dit par le premier de la chaîne se retrouve complètement déformé lorsque l'information arrive au dernier.


Dans l'Église, point de téléphone arabe ! Heureusement ! Car nous avons l'Esprit-Saint, Celui qui veille, le Paraclet, le Défenseur de la Vérité, qui est le Christ en personne !


J'ai toujours aimé lire Saint Thomas d'Aquin, parce qu'il est très complet, très équilibré, basant toute sa théologie sur la vertu de prudence. Dans la Tertia Pars de la Somme Théologique, il pose cette question, parlant de l'Eucharistie : Utrum ea, quae in celebratione hujus sacramenti aguntur, sint convenientia ? Je traduis : Est-ce que les choses, qui sont accomplies dans la célébration de ce sacrement, sont convenables ? (q. 83, a. 5) Il commence par répondre en citant différents arguments contraires, et il n'en cite pas moins de douze ! Ensuite, il réfute nettement tous ces arguments par cette seule affirmation : Sed in contrarium est Ecclesiae consuetudo, quae errare non potest, utpote a Spiritu Sancto instructa. Je traduis : Mais [à tout cela] on doit opposer la coutume de l'Église, qui ne peut pas se tromper, en tant qu'elle est instruite par l'Esprit-Saint.


Ce Sed contra est très beau. Saint Thomas l'emploie relativement peu. Mais il est des cas où il est absolument nécessaire de l'utiliser. Le cas de la vie des saints et le culte des reliques en fait partie. On le comprend aisément si on replace dans son contexte théologique le culte de dulie, c'est-à-dire le culte dû aux saints.


Sans être égaux entre eux, le culte d'hyperdulie, rendu à la Vierge Marie, et celui de dulie, rendu aux saints, sont étroitement liés. Marie est à la fois celle qui précède tous les saints, dont Saint Aubain, notre patron, et elle est aussi celle qui, mystérieusement, englobe en elle tous les saints et saintes du Ciel, les couvrant de son manteau, comme certains artistes l'ont repésentée. Or, le culte dû à Marie et aux Saints ne nous est pas enseigné par la Sainte Écriture, mais bien par la Tradition de l'Église. Donc, si l'Église honore Marie et les Saints, c'est comme dit Saint Thomas en vertu de la coutume de l'Église, qui ne peut pas se tromper, en tant qu'elle est instruite par l'Esprit-Saint.


Vous pourriez sans doute me dire : Soit, laissons la Tradition de l'Église autoriser le culte de la Vierge Marie et des Saints. Mais pour ce qui est de l'hagiographie et de l'authencité de certaines reliques, cela regarde la critique historique et scientifique. Je répondrais que vous auriez en partie raison. Mais en partie seulement.


En effet, qu'est-ce que la Tradition de l'Église sinon le complément de la Sainte Écriture ? Qu'est-ce que la Tradition de l'Église sinon le principe qui vient vivifier la Sainte Écriture, dans la Puissance de l'Esprit-Saint ? Sans la Tradition qui donne vie, la Sainte Écriture est une parole de mort, mort du Corps mystique du Christ par les hérésies et les schismes.


Mais ce qui est important de remarquer, c'est que la vie de tous les élus de Dieu est absolument indissociable de la Tradition de l'Église, à un point tel que, sans la Tradition, il n'y aurait plus aucun élu de Dieu sur la terre. Toute notre vie de chrétien ne consiste-t-elle pas à transmettre aux autres ce que nous avons nous-mêmes reçu ? Que dit Saint Paul ? Parlant de l'Eucharistie, il déclare : Car moi, j'ai appris du Seigneur, ce que je vous ai transmis. (1 Cor. 11, 23)


On ne peut donc nier qu'il y ait une certaine assistance de l'Esprit-Saint pour garantir une authenticité suffisante de la vie des saints et du culte de leurs reliques. Même si des preuves scientifiques sont avancées ici ou là pour affirmer des données tout à fait contraires concernant la vie de l'un ou l'autre saint personnage ...


Le plus bel exemple de contradiction entre la Tradition de l'Église et le monde scientifique est bien l'Eucharistie. Car nous croyons que ce que les scientifiques appellent du pain ou du vin, c'est réellement le Corps et le Sang du Christ.


Concluons par nous rappeler les quelques faits qui nous sont parvenus de la vie de notre patron, Saint Aubain.


Originaire d'Afrique du Nord, selon certains, ou plus probablement, originaire de Grèce, le prêtre Aubain arrive à Rome, accompagnant son Évêque Théoneste, dans le courant du IVe siècle. Tous deux fuient les hérétiques ariens, qui cherchent à mettre à mort les catholiques. De Rome, ils se rendent à Milan, et de là, en Gaule. D'après certains auteurs, ils passent par la région de Namur, avant de se rendre à Mayence, en Allemagne. Théoneste, devenu Évêque de Mayence, et son disciple Aubain évangélisent cette région durant plusieurs années, malgré l'arianisme sévissant.


Les Petits Bollandistes racontent ainsi le martyre de Saint Aubain, qui eut lieu le 21 juin de l'an 404 : Il rencontra encore là l'hérésie arienne, et à ses perfidies il opposa le glaive de la Parole Divine. Doué d'un génie vif et ardent et d'une forte éloquence, il attaquait sans ménagement les hérétiques et les enlaçait dans les noeuds indissolubles de son argumentation. C'est par ce moyen qu'il excita leur colère et leur rage. Cette rage finit par éclater, et Aubain, saisi au milieu de ses frères, fut accablé de mauvais traitements. Mais, sans s'émouvoir de ces cruautés, il demeura ferme dans la foi catholique et immobile au milieu des insultes, comme un rocher au milieu des vagues irritées. Enfin, après avoir subi toutes sortes de mauvais traitements de la part d'une multitude insensée, il eut la tête tranchée hors de la ville. Une tradition constante rapporte que sa langue murmura encore les louanges de Jésus-Christ, après que sa tête fût détachée du tronc ; elle ajoute que le Martyr ramassa sa tête, et qu'il la porta d'un pas ferme jusqu'à l'endroit où il fut ensuite enseveli avec honneur.


Quant à l'Évêque Théoneste, il prit le parti de l'exil, en Gaule, et mourut à Poitiers, au début du Ve siècle.


On doit au Comte Albert II de Namur le fait d'avoir introduit le culte de Saint Aubain à Namur, par la création d'un chapitre collégial, le nôtre, en 1047, et par l'obtention de reliques de Saint Aubain quelques années plus tard, en 1055.


Saint Aubain a été longtemps invoqué pour guérir les maux de tête violents, l'épilepsie, et les empoisonnements. Prions-le au cours de cette Eucharistie, afin qu'il guérisse tous nos maux, tant ceux du corps que ceux de l'âme !




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Retrouvez le Chanoine Daniel Meynen sur son site personnel :

http://meynen.homily-service.net/